Bibracte, capitale des Eduens ! Il y a 2000 ans, Vercingétorix y était proclamé chef de l’alliance gauloise et se préparait à la guerre. Quelques mois plus tard, un certain Jules César y passait sereinement l’hiver après sa victoire à Alésia. Et il profitait même de ce répit pour achever ses célèbres « Commentaires sur la guerre des Gaules » ! S’il ne reste que des ruines de cette ville d’importance, ne passez par pour autant votre chemin ! Outre les fouilles archéologiques de grande ampleur menées sur le site, la vue depuis le Mont Beuvray (821 mètres d’altitude) suffit à faire le déplacement. Incontestablement, Bibracte est un site exceptionnel du Morvan.
Visiter Bibracte en automne
Labellisé « Grand site de France » depuis 2008, Bibracte se trouve au sud du Parc Naturel Régional du Morvan, à environ 45 minutes du lac des Settons. Un parking vous attend au bord de la D3, face au musée dédiée à l’oppidum. Si vous venez en haute saison, il vous faudra abandonner votre voiture ici et vous lancer à pied à l’assaut du Mont Beuvray.
Par contre, si comme nous vous visitez les lieux hors saison, vous pourrez poursuivre votre chemin au volant de votre voiture. Et croyez-nous, ça a du bon ! D’abord, on ne se fatigue pas : il y a environ 1,5 km et 200 mètres de dénivelé jusqu’au Mont Beuvray. Vous me direz, c’est loin d’être insurmontable… Mais le problème, c’est surtout la température ! Lors de notre visite, le vent était tout simplement glacial. Un conseil : si vous venez en basse saison, couvrez-vous !
Pour ce qui est du musée, il est malheureusement fermé entre novembre et mars, donc nous n’avons pas pu le visiter. Le reste de l’année, il est ouvert de 10 heures à 18 heures tous les jours, voire 19 heures en juillet et en aout. Moyennant finances, vous pourrez aussi effectuer une visite guidée des lieux afin de découvrir pleinement le peuple des Eduens.
La porte du Rebout
Nous avons donc franchi les barrières levées de Bibracte en restant bien au chaud dans notre voiture (il faisait très froid, on vous l’a dit ?). Après quelques centaines de mètres sur une route tapissée de feuilles, la forêt s’ouvre et on découvre la fameuse porte du Rebout. 20 mètres de large, 40 mètres de profondeur… ça en jette un peu !

La porte perçait le rempart intérieur de l’oppidum, construit au Ier siècle avant Jésus-Christ, long de 5,2 km et protégeant une surface de 135 hectares. Si vous êtes motivés, il est possible de suivre le tracé de ce qui a été, autrefois, ce rempart intérieur. La promenade à travers la forêt forme une boucle d’environ 5 km et semble bien balisée. En ce qui nous concerne, nous ne sommes allés que jusqu’à la pierre de la Wivre, à environ 500 mètres de la porte du Rebout.

La pierre de la Wivre, c’est une roche haute et large au milieu d’une clairière. Ok, dis comme ça, ça ne fait pas rêver… Mais d’après la légende, un trésor s’y caché et une wivre, sorte de serpent ailé, veillait jalousement sur lui. Comme on l’a dit, d’ici, vous pouvez poursuivre la balade sur 5 km. Nous, on a décidé de retourner à la porte du Rebout et de remonter dans la voiture.
Le centre monumental et la domus, palais romain
Prochain arrêt, « centre monumental » ! En son centre se dressait autour de 50 avant Jésus-Christ une basilique. Non loin de là, un étrange bassin de granite trône juste en bordure de la route. Adossé au centre monumental, nous visitons ensuite les ruines d’un couvent franciscain habité entre le XIVème et le XVIIème siècle. Une époque bien postérieure aux Gaulois donc, car ce ne sont pas les seuls à avoir apprécié le climat (froid) du Mont Beuvray.

La visite se poursuit petit à petit, et nous arrivons face à une gigantesque maison romaine de 3600 m². Pour être honnête, on n’a pas tout de suite compris que c’était un seul et même bâtiment… Il devait s’agit d’un véritable palais ! Atrium, thermes, portiques et même un système d’égouts… Le luxe à la romaine !
Le sommet du Mont Beuvray
Enfin, le meilleur pour la fin ! Repérez le petit monument édifié à la mémoire de Jacques-Gabriel Bulliot, « découvreur de Bibracte » en 1851. Vous l’avez ? Alors foncez-y pour avoir enfin droit au panorama que vous cherchiez ! Le Morvan s’offre à vous sur des dizaines, que dis-je, centaines de kilomètres ! Si le temps est dégagé, vous aurez peut-être même la chance de voir les Alpes, pourtant situées à quelques 200 kilomètres de là. Non loin de là, vous apercevrez la chapelle Saint-Martin, construite en 1873, puis la Terrasse offrant un autre superbe point de vue sur les alentours.


Vaincus par le froid et voyant la nuit approcher, nous ne nous sommes pas arrêtés au Parc des Chevaux, où les vestiges d’un immense bâtiment ont été découverts, ou au Theurot de la Roche, lieu dédié au culte d’une divinité oubliée.
Mais nous aurons sûrement l’occasion de revenir un jour ! En attendant, nous sommes simplement remontés en voiture et avons continué sur la route à sens unique, traversant une superbe forêt qui a recouvert, au fil des siècles, la ville où vivaient nos ancêtres les Gaulois.
Les informations clés sur Bibracte, capitale éduenne
- En été, la circulation est interdite sur le Mont Beuvray. Le parking se trouve au pied de la colline, face au musée.
- Entre le parking et le Mont Beuvray, comptez 1,5 km de marche et 200 mètres de dénivelé. Si cela vous effraie, des navettes partent régulièrement du parking.
- Vous pouvez apporter votre propre pique-nique mais, en cas de fringale, un restaurant se trouve à côté du musée.
Vous l’aurez compris : on a eu froid mais on a adoré Bibracte ! Se promener seul dans les vestiges d’un oppidum, dans une atmosphère chargée d’histoire… ça n’a pas de prix ! On espère même revenir pour la visite guidée et pour la vue plus dégagée depuis le Mont Beuvray. Sans aucun doute une étape incontournable du Morvan !