Comment passer ses vacances dans le Puy-de-Dôme sans gravir… le Puy de Dôme ? Culminant à 1465 mètres d’altitude, ce volcan labellisé Grand Site de France offre un panorama à couper sur la chaîne des Puys. Mais ce n’est pas tout ! Ruines du temple de Mercure, observatoire météorologique, progrès de l’aviation, expériences scientifiques… Flâner sur le Puy de Dôme, c’est découvrir tout un pan historique de l’Auvergne.
Le chemin des Muletiers ou le sentier des chèvres
Pour vous rendre au sommet de ce volcan, vous avez plusieurs solutions. La première, c’est le sentier des Muletiers. Celui-ci démarre au col de Ceyssat (1078 m) et, de là, monte en lacet sur deux kilomètres. Il s’agit du sentier « historique », celui par lequel montaient les pèlerins qui se rendaient au temple de Mercure. 15 virages numérotés se succèdent sur les 2 km de grimpette.
Ça semble peu, mais ne vous y trompez pas : il faut bien compter 1h pour arriver au sommet. 350 mètres de dénivelé sur 2 kilomètres, ça fait tout de même une pente à 17-18 % en moyenne… Avec des portions supérieures à 20 % ! Autant dire que ce n’est pas anodin, surtout qu’une partie du parcours se fait en plein soleil.
Si le chemin des Muletiers passe par le flanc sud, un autre accès est possible par le nord depuis la gare du Panoramique des Dômes : c’est le sentier des chèvres (6 km). Vous pouvez donc, par exemple, monter par le chemin des Muletiers, descendre par le sentier des chèvres et faire un demi-tour du Puy de Dôme par l’ouest ou par l’est pour retrouver votre voiture. Si vous êtes vraiment motivé, vous pouvez même pousser jusqu’au Puy Pariou (1209 m) !
Le Panoramique des Dômes
Et puis il y a les faignants, comme nous ! Si vous avez lu nos autres articles, vous savez que nous étions en Auvergne alors que nous attendions un heureux événement… Donc pas question de se lancer dans une randonnée trop difficile, surtout en plein soleil.
Du coup, on a testé le Panoramique des Dômes ! Il s’agit d’un train mis en service en 2012. Pour 13.90€ par adulte (tarif 2019), vous avez votre billet aller-retour jusqu’au sommet. D’ailleurs, en juillet – aout, on vous suggère fortement d’acheter vos billets en ligne, ça évite de faire la queue sur place.
En très haute saison (juillet – aout), un départ est prévu toutes les 20 minutes ; en haute saison, ça passe à un train toutes les 40 minutes. Ça reste donc très correct. Le trajet dure environ 15 minutes et est très sympa : on avance lentement, avec une belle vue sur les Puys. C’est d’ailleurs pour cela que le train s’appelle « le Panoramique des Dômes » : la voie ferrée monte en s’enroulant autour du Puy de Dôme et, de ce fait, offre un panorama sur les environs.
A la découverte du Puy de Dôme
Voilà, quel que soit le moyen que vous avez choisi pour grimper, vous êtes arrivés en haut ! Si vous arrivez par la gare ou le chemin des Muletiers, il y aura du monde : ceux qui attendent le train, ceux qui en sortent, ceux qui sont au restaurant, à la boutique, qui redescendent du Temple… Respirez un grand coup et faîtes quelques pas, tout ça devrait se dégager très rapidement. Et maintenant, il ne reste plus qu’à flâner !
Trois sentiers thématiques sillonnent le sommet du Puy de Dôme : le chemin des pèlerins, le chemin des conquérants et le chemin des curieux. En vérité, peu importe de tous les suivre individuellement, d’autant qu’ils se chevauchent en grande partie. Nous, en tout cas, on y est allés un peu à l’aveugle : après tout, on ne peut pas vraiment se perdre au sommet d’une montagne. On cherchait donc du regard les grands points de repère, et on se dirigeait vers eux. Et la première chose qui nous a attirés, c’était un parapente, à gauche en sortant de la gare.
Le chemin des Curieux, panorama sur l’Auvergne
On s’est donc approchés, et on s’est retrouvés sur le chemin des Curieux. Au détour d’un virage, on est tombés sur plusieurs parapentes qui s’élançaient… Peut-être une idée à garder pour la prochaine fois qu’on vient ! Le chemin des Curieux était une excellente façon de démarrer notre promenade : ce qu’on en retient, c’est surtout le calme (mais nous étions en juin) et les paysages. De ce chemin, la vue est dégagée à 360°. Le Puy Pariou au nord, Clermont-Ferrand et la faille de Limagne à l’est, et bien sûr la chaîne des Puys au sud… Magnifique !
Le long de ce chemin, plusieurs panneaux pédagogiques renseignent les promeneurs sur la faune locale. D’ailleurs, ils vous suggèrent d’ouvrir l’oeil : il y a de la vie partout autour de vous ! Sangliers, renards, martres, chauves-souris… Ils sont tous là ! Bon, à notre avis, il y a quand même plus de chances d’apercevoir quelque chose si vous montez à pied, mais sait-on jamais ? Enfin, même si les insectes ne sont pas votre dada, restez aussi à l’affût des papillons : le puy de Dôme abrite notamment de rares Apollons, une espèce en danger d’extinction !
Le chemin des conquérants
Vers la fin du chemin des Curieux, on rejoint le chemin des Conquérants et la gigantesque antenne emblématique du puy de Dôme. Construite en 1956, elle mesure près de 100 mètres de haut. Impressionnant ! C’est grâce à elle que les émissions de France Inter, France 3 et France Bleu sont diffusées dans la région.
Juste au pied de cette antenne, le bâtiment a une vocation complètement différente : l’Observatoire de physique du globe de Clermont-Ferrand (OPGC) étudie la géologie des volcans et la physique de l’atmosphère. C’est en fait l’héritier de la première station météorologique de montagne, installée sur le Puy de Dôme en 1876 par Emile Alluard. Ça ne vous parle sûrement pas (à nous, en tout cas, pas du tout), mais ce laboratoire de recherche est connu dans le monde entier !
On allait finir la boucle des Conquérants quand, presque par hasard, on a aperçu sur une étrange statue. Elle n’attire pas grand-monde alors, un peu intrigués, on a décidé de s’en approcher. Il s’agissait en fait d’un hommage à Eugène Renaux et Albert Sénouque. Là encore, ces deux noms ne vous parleront sûrement pas : comme René Gasnier, que nous avons découvert sur la corniche angevine, il s’agit de deux pionniers de l’aviation française.
Le temple de Mercure
Enfin, au sommet du Puy de Dôme se trouvent les ruines d’un temple de Mercure ! Celui-ci était, semble-t-il, renommé bien au-delà de la région arverne.
Des pierres gallo-romaines vieilles de près de 2000 ans, un sommet battu par le vent et un label Grand Site de France… Pendant un instant, on se croirait revenu à Bibracte, au Mont Beuvray dans le Morvan. Bon, on en fait un peu trop : au Puy de Dôme, le temple de Mercure a été partiellement restauré pour être mis en valeur. Du coup, les pierres n’ont pas toutes 2000 ans. Mais l’avantage, c’est que ça permet de beaucoup mieux se rendre compte de la taille originale du monument !
Entre le Temple et l’Observatoire météorologique, un petit bâtiment invite à en apprendre encore davantage sur le site. L’entrée est gratuite et il y a la climatisation (un détail qui a son importance…), donc n’hésitez pas à y faire un crochet. Panneaux pédagogiques, mini-jeux très ludiques pour les enfants ou film projeté sur grand écran permettent d’en apprendre encore davantage sur le panthéon romain, les matériaux utilisés ou les interrogations qu’il reste à lever…
Les informations clés du Puy de Dôme
- Le Puy de Dôme, c’est le volcan avec l’immense antenne qu’on voit depuis Clermont-Ferrand. Difficile de le manquer !
- Avec 1465 mètres d’altitude, il domine toute la chaîne des Puys. Le panorama est magnifique.
- Au travers de panneaux pédagogiques et de l’espace dédié au Temple, toute l’Histoire du puy est retracée.
Que vous y alliez à pied ou en train, le Puy de Dôme est immanquable lors d’un séjour dans la région. Prévoyez simplement d’arriver tôt pour éviter la foule, car près de 500 000 visiteurs s’y rendent chaque année. Et surtout, si c’est possible, allez-y par temps clair pour avoir droit aux plus beaux paysages. On raconte que parfois, loin derrière Clermont-Ferrand, on peut même voir le Mont-Blanc…