La corniche angevine se situe entre Rochefort-sur-Loire et Chalonnes-sur-Loire, à deux pas du château de Serrant et de Béhuard. En gros, vous l’avez compris : si vous visitez l’un de ces deux sites, faites-y un détour ! Histoire de l’aviation, activité minière, chapelle Saint-Barbe des Mines, et bien sûr jolis paysages… Tout cela se chevauche le long d’une route de 10 km à peine.
La corniche angevine, patrimoine mondial de l’UNESCO
La corniche angevine est en fait un relief dont les origines remontent à plus de 300 millions d’années. Il s’agit d’un site emblématique de l’Anjou : la zone a même été intégrée au périmètre du « Val de Loire » et est à ce titre classée au Patrimoine Mondial de l’UNESCO depuis 2000. D’une superficie d’environ 2400 hectares, elle s’étale d’est en ouest sur les communes de Rochefort-sur-Loire, Saint-Aubin-de-Luigné, Chaudefonds-sur-Layon et Chalonnes-sur-Loire.
Et pour la découvrir, on vous propose tout simplement de… rester en voiture ! Au départ de Rochefort-sur-Loire (mais vous pouvez évidemment partir de Chalonnes-sur-Loire, la route est à double-sens), on emprunte la D751… et on va y rester pendant 10 kilomètres, tout simplement. En un mot : facile !
La Haie Longue, point culminant de la corniche
Sitôt sorti de Rochefort-sur-Loire, on prend de l’altitude et on se croit sur une route de montagnes ! Rapidement, on arrive dans le petit hameau de la Haie Longue et, au détour d’un virage, quelques places de parking vous invitent à vous arrêter. C’est votre premier arrêt ! Car la Haie Longue, c’est le point culminant de la corniche angevine : vous êtes à une centaine de mètres d’altitude et toute la vallée s’étale sous vos yeux. Une table d’orientation posée en 1924 vous aidera à vous repérer.
Vous aurez également du mal à manquer le monument en granit, juste devant la table d’orientation. Il a été érigé en 1923 à la mémoire de René Gasnier. Ce nom ne vous dit rien ? Ne vous en faîtes pas, on ne le connaissait pas non plus. Et pourtant, il s’agit de l’un des pionniers de l’aviation ! En septembre 1908, dans un avion qu’il a construit avec son frère (!), il vole à quelques mètres de haut pendant un kilomètre et demi… Une prouesse à l’époque ! Cet exploit, il le réalise dans la Grand-Prée, c’est-à-dire dans la grande prairie s’étalant sous vos yeux. Mort en 1913, le pilote repose dans la chapelle Notre-Dame de Lorette (patronne des aviateurs), juste de l’autre côté de la route.
La mine des Malécots
Après avoir découvert ce panorama, considéré comme l’un des plus beaux de l’Anjou, il est temps de passer à un autre pan de l’histoire de la corniche angevine : son passé minier. Car la corniche angevine, c’est six siècles d’activité minière ! Alors non, ne vous inquiétez pas, on ne vous emmène pas au musée : on vous l’a promis, vous pouvez rester en voiture ! En continuant le long de la D751, on quitte la Haie Longue et on aperçoit presque aussitôt une grande tour à droite de la route. C’est la deuxième étape !
Cette tour, c’est le chevalement de la mine des Malécots, c’est-à-dire la structure par laquelle les mineurs (et le charbon) remontaient et descendaient dans les profondeurs de la terre. S’il ne s’agit pas du bâtiment original, c’est tout de même une reproduction à l’identique réalisée par l’association Sainte-Barbe-des-Mines. De la D751, une petite route carrossable sur la droite vous permet de vous garer juste à sa base. Vous pourrez alors monter (prudemment) au premier étage, à plus de 6 mètres de haut, pour avoir une belle vue sur la corniche angevine et sur les vignes alentours.
Un petit tour vous permettra également de découvrir les quelques pancartes disséminées ici et là. Les emplacements de deux puits sont indiqués, mais il faut faire preuve d’un peu d’imagination pour se les représenter. Le terril (monticule formé par les déchets miniers entassés à la sortie de la mine) est quant à lui parfaitement visible. Soyez cependant raisonnables : il est interdit d’accès afin de le préserver !
La chapelle Sainte-Barbe-des-Mines
Après cette courte pause, vous pouvez reprendre la route. Vous attend alors un autre joyau de la corniche angevine, et pas le moindre… Pour l’atteindre, on continue encore et toujours sur la D751 : on traverse le hameau d’Ardenay, puis on descend vers Chalonnes-sur-Loire. Les virages sont alors un peu traîtres, donc méfiance ! Au détour de l’un d’eux, vous verrez apparaître sur la gauche un grand bâtiment, une chapelle de style romano-byzantin… On ne va pas se mentir, la première fois qu’on l’a vue, on s’est demandé comment elle s’était perdue dans les Pays-de-la-Loire. Cette chapelle, c’est Sainte-Barbe des Mines !
Construite entre 1858 et 1860, elle fut érigée en mémoire d’Emmanuel Pons de Las Cases par sa veuve. Comme René Gasnier, ce nom pourrait ne rien vous dire, et ce serait bien normal… On vous donne un indice : c’est le fils d’Emmanuel de Las Cases. Voilà voilà… Comment ? Ça ne vous aide pas ? D’accord, d’accord. Emmanuel de Las Cases (père) était historien et, surtout, proche de Napoléon Bonaparte. Si nous connaissons si bien ce dernier aujourd’hui, c’est en partie grâce à Las Cases qui, au travers d’un « Mémorial » de quelques 2000 pages, nous a transmis les pensées et dires de l’Empereur.
Sainte-Barbe-des-Mines, une église de mineurs… fermée
Emmanuel Pons de Las Cases (le fils, donc, vous suivez toujours ?) s’est donc vu ériger une chapelle après sa mort. Et pourquoi a-t-elle pris le nom de Sainte-Barbe-des-Mines ? Tout simplement parce que Sainte-Barbe est la patronne et protectrice des mineurs. Cette église était donc celle des « gueules noires » (les mineurs) de la corniche angevine.
On regrettera tout de même que les portes de l’église soient fermées : les visites libres semblent interdites. L’extérieur donnait envie d’en voir un peu plus ! Après avoir fait le tour de l’édifice, vous pouvez faire un crochet par le cimetière des mineurs. Un petit sentier facile à trouver vous y mènera. La visite s’arrêtera malheureusement là : il vous faudra redémarrer la voiture et descendre jusqu’à Chalonnes-sur-Loire. Là, vous arriverez au terme de cette petite route… Mais ne partez pas forcément tout de suite ! Dans cette petite ville des bords de Loire, on connaît une ou deux bonnes adresses pour manger… On vous en parle très bientôt !
Les informations clés de la corniche angevine
- Distance : 10 km de départementale, entre Rochefort-sur-Loire et Chalonnes-sur-Loire
- Temps : entre 30 minutes et 1 heure selon votre intérêt pour les quelques arrêts
Classée au Patrimoine mondial de l’UNESCO, la corniche angevine offre de beaux paysages et permet de découvrir brièvement l’histoire de la région. Si nous ne considérons pas qu’il s’agit, dans l’absolu, d’un immanquable de l’Anjou, il est assez facile de trouver une occasion de s’y rendre… Par exemple, juste avant ou après la visite du château de Serrant ou la randonnée de Béhuard !