Une randonnée familiale dans la forêt de l’Illwald

Daims sauvages, chevreuils, cigognes, castors, écureuils… Tous ces animaux se cachent dans la forêt de l’Illwald. Lieu bien connu des promeneurs, cette forêt de près de 2000 hectares offre un cadre idéal pour une promenade en famille. On ne va pas vous mentir, on y allait surtout pour voir des animaux… Et pour une petite marche de 2h30, on peut dire qu’on a vraiment été gâtés !

La forêt de l’Illwald, à deux pas de Sélestat

La forêt de l’Illwald, ou plutôt l’Illwald (puisque « wald » signifie déjà « forêt » en alsacien), se situe à 15 minutes à peine du centre-ville de Sélestat. Dans le secteur, on a donc le château du Haut-Koenigsbourg (incontournable !) à 20 minutes, Colmar à 30 minutes et Strasbourg à 45 minutes. Il s’agit d’une forêt alluviale, c’est-à-dire qu’elle est inondable… Et pour cause ! Elle est parcourue par de multiples cours d’eau dont l’Ill, la rivière la plus importante d’Alsace. En d’autres termes, évitez les lieux au coeur de l’hiver ou après de fortes pluies : les nappes phréatiques remontent et l’Ill, le cours d’eau, sort de son lit. Par temps sec, cependant, les lieux sont propices à une agréable balade… Surtout si vous aimez les animaux !

Répandues en Alsace, les cigognes sont plutôt faciles à trouver, tout comme les hérons ou quelques espèces de rapaces. Mais si vous êtes patient et observateur, vous arriverez peut-être aussi à observer des écureuils, des pics, des chevreuils, des busards, des renards… Et même des daims ! Car la forêt de l’Illwald abrite la plus grande population sauvage de daims en France : entre 300 et 400 individus y évoluent en toute liberté. Pas étonnant que les photographes animaliers aiment se promener dans le coin ! En février 2013, la forêt a même été classée Réserve naturelle régionale.

Une randonnée familiale, sans dénivelé et bien indiquée

Pour découvrir les lieux, on a suivi l’itinéraire proposé par le site Visorando. La promenade est très facile : elle s’étale sur un peu moins de 9 km et ne présente aucun dénivelé. Il suffit donc de 2h30 pour venir à bout de la boucle. Vraiment accessible à tous, pour peu que les sentiers ne soient pas trop boueux !

Nous nous sommes donc garés sur un petit parking à proximité du rond-point entre la D159 et la D424. Il n’y a pas beaucoup de places mais, a priori, ce n’est pas non plus un site extrêmement touristique : nous étions pratiquement seuls ce jour-là. Cela dit, ce n’est pas vraiment un souci, ça facilite l’observation des animaux. A partir du parking, il n’y a qu’un chemin, donc on le suit ! Une longue ligne droite nous attend alors le long de l’Hollockgraben, le petit cours d’eau immédiatement à gauche. Et dès le début, on a une super surprise !

Des chevreuils dès le départ

On a sûrement eu un peu de chance mais, dès le départ, on a vu six chevreuils dans la grande plaine à droite du sentier. Ils étaient plutôt loin et, du coup, ils ne se sont pas vraiment inquiétés de nous. Ça nous a laissés pas mal de temps pour les observer et les prendre en photo… Mais bon, avec la distance, ça ne rend pas terrible. Après quelques minutes, ils ont fini par se regrouper et tous partir en courant vers le couvert.

Environ un kilomètre et demi après le départ, une bifurcation apparaît. Vous pouvez soit aller à gauche, soit emprunter le pont face à vous. Ce dernier enjambe l’Ill, le cours d’eau principal de la forêt. Ignorez-le (ou allez faire quelques photos dessus mais faites ensuite demi-tour) et prenez le chemin à gauche. Ensuite, c’est assez facile : il faut continuer sur le sentier principal. On suit ainsi une longue courbe à droite, puis on longe le cours de l’Ill sur quelques centaines de mètres alors que la forêt s’étale à gauche. Et finalement, on pénètre dans les bois.

Des arbres coupés pour enrayer la chalarose

Le chemin est un peu boueux par endroits, donc faîtes attention à où vous mettez les pieds. Plusieurs arbres étaient coupés un peu partout ; d’après ce qu’on a appris par la suite, cet abattage est destiné à freiner la propagation d’une maladie, la chalarose. Elle est provoquée par un petit champignon asiatique, ne connaît aucun traitement et touche les frênes… Soit 40 % des arbres de la forêt de l’Illwald !

Et le problème, c’est qu’elle attaque ces arbres de l’intérieur et que ces derniers peuvent ensuite tomber à tout moment, au moindre coup de vent ! Pour éviter un accident et enrayer l’épidémie, l’Office national des forêts a dû se résoudre à abattre les arbres malades. C’est aussi à cause de cela que la plupart des sentiers de l’Illwald sont aujourd’hui fermés. Nous vous conseillons donc vivement de rester sur les sentiers prévus, qui sont bien protégés, et de ne pas vous aventurer dans la forêt (et encore moins par grand vent) !

Ceci étant dit, on arrive rapidement à un virage à 90° sur la droite avec, sur le côté droit, une sorte de grande maison. Il faut suivre cette route en ligne droite et continuer sous les arbres. Prenez le temps d’observer les lieux et de chercher des traces de vie. A défaut de voir des animaux, vous trouverez peut-être des empreintes.

Les écureuils, deuxième surprise !

Au bout de cette ligne droite, prenez le virage à gauche pour continuer à suivre la signalétique de la randonnée (le rond rouge). Et là, encore une fois, on ouvre l’oeil… et on aperçoit un petit écureuil ! On retient notre souffle en espérant qu’il ne décampe pas, on dégaine l’appareil photo aussi calmement que possible… Et notre petit invité surprise se laisse photographier durant quelques secondes ! On n’est pas venus pour rien !

L’écureuil finit par bondir entre les branches et par disparaître, donc on reprend notre petite marche. Là encore, il suffit de continuer tout droit durant un gros kilomètre. On traverse de petits cours d’eau en empruntant des ponts, on croise quelques personnes au volant de tracteurs ou accompagnés de chiens qui aboient (raté pour l’observation discrète d’animaux), et on se retrouve à nouveau à une intersection. Là, on a le choix entre partir à gauche ou à droite : il faut abandonner le marquage du rond rouge et prendre à gauche. La Chapelle du Chêne devrait être indiquée.

La chapelle du Chêne, un peu d’histoire

Toute la portion qui suit est très agréable : on longe un petit cours d’eau, la couverture des arbres permet de rester à l’ombre mais laisse passer un peu de soleil, il y a des fleurs un peu partout… Ambiance bucolique à souhait ! On marche ainsi sur près de 2 kilomètres, puis la fameuse Chapelle du Chêne apparaît sur la gauche.

L’histoire de la chapelle du Chêne semble remonter au XVIIIème siècle. Un couple de pêcheurs aurait à cette époque trouvé une statue de la Vierge dans une barque et l’aurait placée dans le tronc d’un vieux chêne… d’où le nom de l’endroit. Il n’y avait alors pas de sentier dans la forêt : il fallait suivre le Schiffweg, un cours d’eau de la forêt, pour s’y rendre. En 1925, le chêne brûle et la statue qui s’y trouvait disparaît malheureusement dans les flammes. La chapelle telle qu’on la connait aujourd’hui est ainsi construite et inaugurée en 1927, le lundi de Pentecôte.

Et enfin, les daims sauvages de l’Illwald !

La fin de la randonnée (et oui, c’est déjà fini) est ensuite à l’image de tout ce qui précède : on continue tout droit ! Il reste environ 2 kilomètres à parcourir. On finit par ressortir de la forêt… et là, à l’orée du bois, on s’arrête. A quelques dizaines de mètres, un groupe de daims se repose tranquillement à l’ombre. On a à peine le temps de les prendre en photo qu’ils nous repèrent et s’enfuient. Tout est allé très vite, les photos ne sont pas de super qualité, mais c’est fait : on a vu des daims !

On finit la randonnée en passant devant des ruches. Si vous avez peur des abeilles, passez simplement devant sans courir ni crier, elles vous ignoreront. A droite, on passe devant une station de pompage, puis on rejoint la départementale face à nous. Il suffit ensuite de prendre à gauche et de la longer en restant sur la piste cyclable sur un peu moins de 200 mètres. Vous arriverez au parking où vous avez laissé votre voiture !